En 1988, le Comité des Fêtes Communales du Petit-Courcelles, qui venait d’obtenir pour local la Maison du Sabotier, vieille bâtisse du quartier et
propriété communale destinée à la démolition, était à la recherche de sous, et donc d’idées, pour aménager ce bâtiment.
L’idée, ce fut une bière, dans la tradition des anciennes brasseries courcelloises. Le nom fut rapidement choisi : la "Courcèlângn'", autrement dit la Courcelloise, dans le dialecte local. Le brasseur, on le trouva au loin,
à Achouffe, près d’Houffalize, où un jeune ingénieur se lançait dans l’aventure brassicole.
Très vite, la Courcèlângn' connut le succès, mais la gestion de sa fabrication et de son stockage était une charge lourde pour le Comité des Fêtes. Heureusement, quelques amateurs particulièrement intéressés au niveau malt
et houblon mais aussi désintéressés au niveau financier, lancèrent l’idée d’une confrérie.
Mais une Confrérie ne se construit pas seulement autour d’une bière, même de belle qualité. D’emblée, les fondateurs décidèrent d’aider le Comité des Fêtes à restaurer la Maison du Sabotier, devenue également le local de la
confrérie, de promouvoir la langue wallonne et de remettre en évidence les traditions des quatre communes de l’entité courcelloise. Elle prit donc un nom en wallon, et ce fut la "Confrérîye dès Courcèlângn’s". Pour rappeler
la réputation des Courcellois de boire et de manger à deux mains, les Confrères prirent pour devise "Courcèlâng's à deûs magns", et burent dorénavant leur bière dans une chope à deux anses ! Il avait fallu également trouver
une nouvelle brasserie : ce fut celle de la Caracole.
Le dimanche 17 décembre 1995, les premiers "Mésses" (= Maîtres) étaient intronisés par le Grand Maître de la Confrérie du Houblon Wallon. Parmi eux, celui que les Confrères avaient choisi pour leur premier "Grand Mésse",
Pol QUÉRIAT.
De par ses statuts, la Confrérie ne peut compter que treize "Mésses", mais un ou des "Chanceliè", des "Compagnons" et des "Apprintis" peuvent les rejoindre. Il y a aussi des Compagnons et Apprintis d’honneur.
Enfin, cette Confrérie ayant de bonnes relations internationales, elle peut également introniser des "Consuls" à l’étranger.
Autre particularité, toutes les cérémonies se déroulent en wallon. Enfin, signalons le caractère particulièrement machiste des "Courcèlângn’s", puisque la gent féminine en est exclue, sauf dans les titres honorifiques.
Actuellement, la "Confrérîye dès Courcèlângn’s" compte treize " Mésses", un "Chanceliè", neuf "Compagnons", deux "Aprintîs", un Consul en Bretagne et un Consul en Savoie.
Outre la bière de base, la confrérie voulut défendre d’autres produits de bouche : un pâté traditionnel à la bière, un fromage, de la gelée de pommes à la bière et...
des pralines fourrées à la dite gelée, le tout fabriqué par des artisans de la région.


Notre
prochain chapitre aura lieu le dimanche 26 octobre 2025.